Pourquoi n’y a-t-il pas de fanzone en France comme à l’Euro 2016?
Les fanzone arrangent des foules, permettent aux Français de se réunir dans un lieu public ouvert pour suivre les matchs d’une compétition. En 2016, des dizaines de milliers de personnes s’étaient réunies pour vivre l’Euro. Pour cette coupe du Monde l’opération ne sera pas reconduite. On vous explique pourquoi c’est triste.
Les retransmissions sur grand écran des matchs du Mondial de football, sous forme de fanzone comme en 2016 durant l’Euro, sont interdites sur la voie publique, en raison de la menace terroriste. Mais les raisons ne sont pas que sécuritaire.
Le concept de fan-zone a été inventé il y a une dizaine d'années, pour la Coupe du monde en Allemagne en 2006. Ces espaces font désormais partie du cahier des charges imposé par l'UEFA pour les villes hôtes. Mais elles se démocratisent de plus en plus en dehors du pays organisateur.
Fin mai, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb a lancé un appel aux patrons de la police et de la gendarmerie nationales et aux préfets: "Je vous demande d'appeler l'attention des élus sur le fait que les zones grands écrans ne pourront en aucun cas être organisées sur l'espace public ouvert".
Une interdiction seulement pour des raisons de sécurité ?
Alors que ce genre de retransmissions organisées par les municipalités drainent les foules, le ministre a tenu à préciser dans un tweet.
En 2016, la retransmission de matches dans des espaces publics non sécurisés avait été interdite et seules les 10 fan-zones des villes hôtes en France avaient canalisé les supporters en extérieur.
Selon le télégramme de Beauvau, les retransmissions, organisées sous la responsabilité des municipalités, "ne pourraient éventuellement être envisagées que dans des espaces clos ou strictement délimités (stades, salles omnisports, salles de spectacles ou de congrès, centres d'exposition, etc.)". L'accès à ces lieux clos devra être "strictement contrôlé" par un dispositif de sécurité "à la charge de l'organisateur" et devra faire l'objet d'un dispositif préventif de secours.
Le surcoût lié à la sécurisation des sites avait alors incombé aux villes qui avaient demandé l’aide de l’Etat. Pour le Mondial en Russie qui a débuté le 14 juin, les exigences de sécurité resteront les mêmes. Reste à savoir si les collectivités pourront et accepteront de répondre aux exigences financières et sécuritaires inhérentes à de tels rassemblements.
Pourquoi c’est triste ?
Le souvenir de l’Euro 2016 et les scènes de folies durant les buts des Bleus notamment en demi-finale contre l’Allemagne et le doublé d’Antoine Griezmann, sont restées dans les mémoires pour beaucoup de Français.
Les fanzone avaient explosées faisant voler les verres de bières, les chapeaux, les drapeaux ou même des maillots. Mais les fanzone c’est aussi beaucoup d’animations, tournois de foot, des concerts, des cours de gym ou encore des jeux pour les enfants.
A l’étranger, ça se passe comment ?
En Russie.
Alors qu’en France certains supporters aimeraient beaucoup voir des fanzone fleurirent. A Moscou en Russie, des étudiants ont dit “non” à l’installation de la plus grande fanzone du pays dans leur Université de Lomonossov. Ils ont manifesté contre cette fanzone en raison du bruit et du dérangement pendant les examens. Le parvis de l’Université avait été choisi pour sa superficie (36000m carré) et répondait à l’obligation de la FIFA d’installer 10 fanzone dans le pays.
Au Brésil.
Des mouvements de foule aux abords du stade Mineirão de Belo Horizonte, où était retransmis sur écran géant la victoire du Brésil contre la Serbie ce mercredi, a fait quatre blessés. Près de 30.000 personnes étaient présentes dans le Mineirão. Mécontents de ne pouvoir entrer dans le stade, certains supporters ont tenté de franchir les barrières et de forcer des portes. La chaîne R7 Noticias affirme que la police a dû utiliser du gaz au poivre pour contenir une foule pressante, entraînant une bousculade d'ampleur.
En Allemagne.
Les Allemands ont été éliminés par la Corée du Sud ce mercredi. Leurs supporters, eux, sont passés par toutes les étapes durant cette coupe du Monde. Ils savaient leur équipe en mauvaise passe mais étaient convaincus de pouvoir sauver la mise. La Suède leur aura donné du fil à retordre, au point de faire se décomposer les visages les plus optimistes. Jusqu'à la délivrance, la toute dernière minute du match, grâce au but de Toni Kroos. La preuve en vidéo.
Baptiste Meslin